Hestiv'Oc a accueilli hier midi le retour de la grande tamborrada, après un an d'absence. Le festival des musiques et cultures du Sud continue encore aujourd'hui
Plus de 80 musiciens ont participé à un grand défilé musical. En tête du cortège, le chef d'orchestre Christian Aboucaya. PHOTO L. LAISSAC
Après un an d'absence au festival Hestiv'Oc de Pau, hier midi, la tamborrada baionnako a bien signé son retour en fanfare.
Il faut dire que 80 instrumentistes dont la moitié composée de tambours cela ne passe pas inaperçu en centre-ville. Pour preuve, tout le long de leur parcours, commerçants et badauds palois étaient massé sur les trottoirs et même le facteur a fait une pause dans sa tournée pour regarder passer le joyeux défilé musical.
Le départ était donné place Clémenceau à 11 heures. En tête, Christian Aboucaya, chef d'orchestre de la tamborrada baionnako a donné le tempo avec un bâton de direction orné d'une croix basque. Puis en rang serré, plusieurs troupes se sont succédé ; d'abord les percussionnistes, puis les cuivres avec ses célèbres tubas. Derrière eux, une cohorte de touristes mélomanes ont fermé la marche.
Pendant près de deux heures, le cortège tonitruant s'est élancé dans les rues de Pau avant d'atteindre la place Royale pour un concert final.
Basques, Breton, Palois
« Basques, Bretons, Palois, les musiciens viennent de diverses régions de France et rassemblent plusieurs de générations », souligne Christian Aboucaya. À l'image de la benjamine du groupe, Tifaine âgée de 9 ans et originaire d'Hendaye. Elle participait au défilé au côté de sa tatie Séverine, avec qui elle s'est entraînée à la clarinette pendant toutes les vacances scolaires. « Ce que j'aime dans la fanfare, c'est l'osmose naturelle qui règne entre les musiciens », témoigne la jeune fille.
Originaire du Pays basque, la tamborrada est pourtant bien différente des bandas notamment au niveau du répertoire et des instruments.
À noter, par exemple, ces singuliers barricots issus d'un héritage ancien. En effet, à l'origine, la tamborrada était une parodie de l'invasion de Napoléon dans le nord de l'Espagne. Alors que les troupes militaires défilaient dans les rues de Donastia (Saint-Sébastien), les enfants de la ville s'amusaient à les imiter grossièrement avec des petits barils de bois. La tradition est restée et s'importe à présent dans tout le Sud-Ouest.
Sud-Ouest du 21-08-2011 Par CÉLINE VIGOUROUX